LOGICIELS LIBRES ET DEVELOPPEMENT

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Australie : pas d'antivirus, pas de connexion à Internet

Des internautes australiens privés de leur connexion à Internet, s'ils ne disposent pas de programmes antivirus... Telle est la proposition lancée par une commission d'enquête, dans un rapport, publié lundi 21 juin, destiné à lutter contre la cyberdélinquance. Intitulé "Pirates, escrocs et réseaux d'ordinateurs-zombies : s'attaquer au problème de la cybercriminalité", le document de près de 300 pages, rédigé par le Standing Committee on Communications, émet 34 recommandations, censées limiter les vagues de phishing ou de spam sur Internet.
 
La mesure la plus spectaculaire est la coupure de l'accès à Internet si l'usager dispose d'un ordinateur infecté par un programme malveillant, ou si la base de données de son antivirus ou son pare-feu n'est pas à jour. Dans ce cas, ce sont les fournisseurs d'accès à Internet, tel que Telstra ou Optus, qui seraient dans un premier temps chargés d'informer les clients de l'infection. Selon un système de "riposte graduée", encore à définir, ceux-ci pourraient ensuite interrompre la connexion.
"Les fournisseurs d'accès à Internet ne doivent pas porter à eux seuls le fardeau de la cyberdélinquance, mais ils sont dans une position privilégiée, pour informer les utilisateurs si leur ordinateur est infecté", souligne Belinda Neal, présidente du comité qui a réalisé l'étude.
Parmi les 34 mesures proposées par l'organisme, figure aussi la création d'un "cyber-tsar", chargé de coordonner l'action gouvernementale, et d'une assistance en ligne (hotline) pour rapporter, 24 heures sur 24, des faits de cyberdélinquance. Le comité propose enfin d'instaurer un système de compensations, pour les clients utilisants des appareils ou des logiciels qui comportent des failles de sécurité.


UNE ÉCONOMIE SOUTERRAINE ?
Pour justifier ces mesures drastiques, Belinda Neal évoque d'abord l'expansion des programmes malveillants. Le comité reprend à son compte les données de l'éditeur d'antivirus Symantec, estimant que le nombre de nouveaux logiciels malicieux apparus sur Internet dépassait à peine 20 000 en 2002, et dépasse 1,6 million en 2008. Les responsables australiens mettent aussi en avant les risques des "botnets", ces réseaux d'ordinateurs infectés utilisés notamment pour envoyer du spam. Selon les chiffres de l'organisme, 10 000 ordinateurs australiens seraient infectés chaque jour.
Le comité évoque aussi "l'économie souterraine sophistiquée" de la cyberdélinquance. "En une décennie, on est passé de la nuisance de cyberpirates, à un réseau organisé de crime organisé, qui réalise d'énormes profits", poursuit-elle. La cyberdélinquance coûterait 649 millions de dollars australiens chaque année aux entreprises locales.
Colin Jacobs, responsable de l'Electronic Frontiers Australia, a critiqué ces nouvelles mesures. Cité par le quotidien  Sydney Morning Herald, le responsable de l'association de protection de la vie privée sur Internet estime que les mesures les plus radicales prônées par le rapport équivalent à installer un logiciel espion sur les ordinateurs des internautes.

 

Source : lemonde.fr



23/06/2010
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